1927 - 2017

Elle est née le 13 juillet 1927 dans une famille juive (non pratiquante et laïque) aux origines lorraines. Elle est déportée à Auschwitz à l'âge de 16 ans, durant la Shoah, où elle perd son père, son frère et sa mère. Rescapée avec ses sœurs Madeleine et Denise, elles aussi déportées, elle épouse Antoine Veil en 1946 puis, après des études de droit et de sciences politiques, entre dans la magistrature comme haut fonctionnaire.

​

​

Le 3 septembre 1939, le Royaume-Uni , la France déclarent la guerre à l'Allemagne nazie. Lorsque l'armistice est signé, le père de Simone est accablé, il est persuadé que la République ne touchera pas aux Juifs. Le 10 juillet 1940, l'Assemblée nationale, réunie à Vichy, vote à la majorité les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Le régime de Vichy (gouvernement de Pierre Laval) promulgue, le 4 octobre 1940, le premier statut des Juifs qui établit une série d'interdictions à l'encontre des Juifs et l'obligation de se déclarer aux autorités.

​

Simone Jacob est arrêtée le 30 mars 1944 à Nice, malgré sa fausse carte d'identité, et est envoyé au camp de Drancy.

Accompagnée de sa mère et de l'une de ses soeurs, elle quitte la cité de la Muette pour le camp d'Auschwitz-Birkenau. Elle évite l'extermination de justesse en mentant sur son âge, disant être majeure. Dans le camp, elle est déshumanisée, tatouée d'un numéro, 78651, et est forcée de travailler. Elle est transférée à Bobrek.

Le 30 janvier 1945, après les "Marches de la Mort" elle arrive au camp de Bergen-Belsen, où elle travaille en cuisine. Sa mère meurt peu de temps avant la libération du camp qui a lieu le 15 avril 1945. Simone Jacob rentre finalement en France le 23 mai 1945 avec sa soeur Madeleine. 

Elles retrouvent leur soeur Denise, rentrée de camp de concentration où elle était déportée pour fait de résistance. Mais elle a perdu son père et son frère Jean assassinés en Lituanie.

​

Elle décide de reprendre ses études, obtient une licence en droit et un diplôme de l'IEP Paris. Elle passe ensuite le concours de la magistrature et prend en charge les affaires judiciaires comme haut fonctionnaire de l'administration pénitentiaire. 

En 1970, elle devient secrétaire générale du Conseil supérieur de la Magistrature. Elle est nommée ensuite Ministre de la Santé pendant le septennat de Valery Giscard d'Estaing. Pendant cette période, elle fait voter le droit à l'avortement (adopté le 29 novembre 1974). 

​

​

De 1979 à 1982, elle est la première présidente du Parlement européen, en effet, malgré son histoire, elle est un élément moteur dans la réconciliation franco-allemande au coeur du projet européen. De 1993 à 1995, elle est Ministre d'Etat des affaires sociales dans le gouvernement d'Edouard Balladur. Elle termine sa carrière politique au Conseil institutionnel de 1998 à 2007.

De 2000 à 2007, elle est présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Elle entre en 2008 à l'académie française et est promue en 2009, grand officier de la légion d'honneur. Elle meurt le 30 janvier 2017 et rentre au Panthéon le 1er juillet 2018

​

​

Biographie rédigée par Noor MASSE, Mattéo BENAD, Alberto KABUYA, Yacine DIYEN