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MICHÈLE AGNIEL

Témoignage

Nom de naissance

Michèle MOET

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Rôle dans la Résistance

Diffusion de tracts

Réseau d'évasion

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Alias

Inconnu

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Lieux de répression et de déportation

Arrêtée siège de la Gestapo (Paris)

Prison de Fresnes

Camp de Ravensbrück

Kommando Torgau

Kommando Könisberg sur Oder

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Date et lieu de naissance

11 juin 1926 Paris

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Nationalité

Française

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Profession

Institutrice

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Distinctions

Médaille de la Résistance

Officier de la Légion d'Honneur

Croix de Guerre 1939-1945

Croix du Combattant Volontaire de la Résistance

Medal of Freedom (américaine)

King's medal for courage (anglaise)

1 Arrestation GestapoMme AGNIEL Musée de l'Ordre de la Libération
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2 Arrivée à RavensbrückMme AGNIEL Musée de l'Ordre de la Libération
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Témoignage Michelle AGNIEL 

Musée de l'Ordre de la Libération 18/03/2019

BIOGRAPHIE

Michèle Agniel, de son nom de jeune fille Moet, est née le 11 juin 1926 à Paris. 

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Michèle Agniel étudie au lycée Hélène Boucher à Paris et devient institutrice après la guerre. Elle commence à témoigner de son expérience de résistante et de déportée en 1980.

 

Le 1er septembre 1939, Michèle Agniel apprend la triste nouvelle d’une Seconde Guerre mondiale. Elle entend le discours du maréchal Pétain le 17 juin 1940 ; sa famille ne peut accepter cet armistice. Son lycée est occupé par les Allemands car Paris se situe en zone nord. C’est dans ce lieu d’étude que commencent ses actes de résistance vis-à-vis de l’occupant.

 

Au début, Michèle Agniel dessine des croix de Lorraine sur les murs de son lycée mais petit à petit, elle, ses parents, son petit frère résistent d’une toute autre manière. Ils recopient et reproduisent des tracts pour ensuite les distribuer. Les tracts sont de plus en plus importants, elle a même dû recopier le journal “Résistance”. Michèle Agniel a alors 14 ans. Elle s’engage un peu plus tard au sein du réseau d’évasion Bourgogne, en 1942, où son rôle consiste à aider des pilotes anglais et américains. Toute la famille les aide en leur apportant nourriture, faux-papiers, hébergement et en les faisant passer en Espagne pour gagner le détroit de Gibraltar et ainsi rejoindre l’Angleterre. Son parcours de convoyeuse est semé d'embûches et d’anecdotes qui resteront à jamais gravées dans l’esprit de cette résistante. Par exemple, des Américains devaient se faire passer pour sourds-muets mais certains chantaient à tue-tête sous leur douche. pour d’autres, elle devait leur faire de fausses cartes d’identité et la fille qui tenait le Photomaton où Michèle prenait les photos s'étonnait sans cesse du nombre important de beaux garçons sourds-muets qui passaient par là.  Le 28 avril 1944, après avoir été dénoncée, toute la famille de Michèle Agniel se fait arrêter sauf son petit frère de 12 ans.

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Après son arrestation, Michèle subit un interrogatoire de cinq heures avant d’être amenée au siège de la Gestapo, rue des Saussaies dans le 8ème arrondissement de Paris. Son père, sa mère et elle sont amenés à la prison de Fresnes. C’est dans ce lieu que Michèle voit pour la dernière fois son père qui comme tous les hommes est déporté à Buchenwald.  Le 15 août 1944, Michèle est mise dans un convoi avec sa mère en direction du camp de Ravensbrück. Directement, les déportés sont déshumanisés et portent un matricule. Le sien était 75401. Arrivées dans cet horrible lieu, elles restent en quarantaine pendant 3 semaines avant d’être affectées au kommando de Torgau pour fabriquer des munitions mais elles refusent. Michèle et sa mère sont alors ramenées au camp de Ravensbrück et ensuite affectées à un autre kommando, Königsberg-sur-Oder, où elles restent jusqu’à la fin de la guerre en travaillant à la construction d’une piste d’aviation et au déracinement de souches d’arbres. Les conditions de vie y sont affreuses comme dans tous les autres camps de concentration : manque de nourriture, violence des SS et des kapos, maladies, froid, saleté, longs moments d’attente pour l’appel quotidien dans les intempéries… Le kommando est abandonné par les Allemands le 31 janvier 1945 ; les Soviétiques libèrent le camp le 6 février. Michèle rentre en France, le 11 juin 1945, à l’âge de 19 ans. Elle arrive au Lutetia où elle retrouve son petit frère.

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Aujourd’hui, une rue porte son nom à Migné-Auxances pour honorer son courage pendant la Seconde Guerre mondiale.  Une plaque a aussi été apposée à Saint-Mandé en hommage à toute la famille Moët pour leurs actes de résistance. Une auteure américaine, Bobbie Ann Maison, a écrit un livre paru en 2011, The Girl in blue beret, s’inspirant du parcours extraordinaire de Michèle Agniel.

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Biographie réalisée par Camille BOBROFF, Louise MAGRE, Pierre BERNDT

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