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Lieu d'Exécution

MONT VALÉRIEN

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Le Mont Valérien, principal site d’exécution de résistants en France au cours de la Seconde Guerre mondiale, désormais mémorial de la France combattante, est une forteresse édifiée entre 1841 et 1846 sur le haut d’une colline à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine. Il devient à partir du XIXème siècle une forteresse militaire utilisée par l’armée allemande pendant la guerre, le lieu étant très isolé et surplombant Paris. En effet, là ont été fusillés au moins 1008 hommes venus des prisons de Fresnes, ou de La Santé et des camps de Drancy et de Romainville, dans la région parisienne. Les femmes résistantes condamnées ne pouvaient y être fusillées car ce type d’exécution était considéré comme un acte militaire et une femme ne pouvait être militaire à cette époque. Elles étaient donc envoyées en Allemagne pour être guillotinées ou décapitées.

 

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Des escaliers mènent à la sortie de la crypte, de là un parcours mis en place en même temps que l’inauguration du lieu retrace à contre sens le chemin qu’empruntaient les condamnés à mort. En effet ceux-ci arrivaient par l’arrière de la forteresse et étaient amenés soit directement aux poteaux d'exécution soit dans une chapelle où ceux-ci attendaient avant de partir à leur tour dans la clairière. Cette chapelle n’avait aucune signification religieuse et était dépourvue de tout symbole pouvant le rappeler.

 

 

En effet les autorités allemandes ne l’utilisaient que comme « couloir de la mort ». Elle était et est toujours peinte entièrement en bleu. Sur certains murs sont encore visibles des graffitis ou messages qu’avaient laissés des condamnés. D’anciens poteaux d’exécution sont désormais entreposés dans la chapelle. Devant celle-ci un monument pour les résistants et otages fusillés, inauguré en 2003, rappelle les noms des victimes.

En sortant de la chapelle les condamnés empruntaient un chemin qui les menaient au centre de la clairière où étaient installés les poteaux d’exécution.

 

 

Là, de 1941 à 1944, des hommes résistants furent fusillés par groupes de trois à cinq. A partir de 1944, le peloton d’exécution compte trente à quarante tireurs, afin d'être sur que les condamnés soient bien morts. Au centre de la clairière est disposée depuis 1959 une pierre portant une épitaphe en hommage à tous les fusillés de France de la Seconde Guerre mondiale : « Ici de 1940 à 1944 tombèrent plus de 4 500 résistants fusillés par l’ennemi pour leur indomptable foi dans les destins de leur pays » (ce chiffre a été surestimé au lendemain de la guerre, le nombre d'exécutés est à l'heure actuelle à 1008). De la clairière, un grand tunnel mène à l’extérieur de la forteresse. De là des camions venaient récupérer les corps dans des coffres pour les amener au crématorium du Père Lachaise avant de déposer les cendres dans des cimetières hors de Paris.

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Aujourd'hui le Mont Valérien est un grand mur dont le centre est sculpté en forme de croix de Lorraine devant lequel une flamme est constamment allumée et ravivée par une personne représentant le chancelier de l’Ordre de la Libération tous les mois. De grandes cérémonies ont lieux chaque année les 2 et 18 juin, ainsi que le 14 octobre et à la mi-décembre.

 

Aux côtés de cette immense croix de Lorraine se trouvent des sculptures représentatives de certaines actions qui ont eu lieu lors de la Seconde Guerre mondiale, huit de chaque côté. Celles-ci correspondent aux seize morts pour la France inhumés dans la crypte derrière le mur.

 

 

Une porte mène à l’intérieur de celle-ci, et tout à droite une petite salle permet de contextualiser la création du Mont Valérien, les fusillades qui ont eu lieu et les différentes personnes qui reposent dans la crypte. Dans une autre salle en arc de cercle les cercueils des seize morts pour la France sont recouverts chacun d’un immense drapeau français. De gauche à droite : Boutie Diasso Kal, Edmond Grethen, Raymond Anne, Maboulkede, Berty Albrecht, Maurice Debout, Pierre Ulmer, Georges Brière, Alfred Touny, Jean Charrier, Allal Ould M’Hamed Ben Semers, Hedhili Ben Salem Ben Hadj Mohammed Amar, Henry Arnaud, Maurice Duport, Antoine Mourges, et Renée Lévy.

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En fait, aucune de ces seize personnes n’a été fusillée dans la clairière située deux cent cinquante mètres au-dessus de la crypte. Une place est réservée pour celui des quatre Compagnons de la Libération toujours vivants qui nous quittera le dernier. Dans le hall de la crypte, une croix de Lorraine trône sur le mur. Ses deux faces sont représentées. Sur l’arrière est inscrit "Patriam Servando Victoriam Tulit" , "en servant la patrie il a remporté la victoire" (devise des Compagnons de la Libération).

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Texte rédigé par Noor MASSE

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